samedi 17 octobre 2015

Je ne sais plus pourquoi je t’aime, de Gabrielle Zevin

[Albin Michel, 2009]

Gabrielle Zevin est un auteur dont j’ai entendu parler à plusieurs reprise, notamment pour son dyptique « La mafia du chocolat ». Ses livres m’ont toujours intriguée, et le challenge ABC m’a incitée à en lire un, afin de compléter la lettre Z.

Résumé

Suite à une chute dans les escaliers de son lycée, Naomi perd la mémoire des quatre dernières années. Elle a la mémoire de ses douze ans, ignore tout du divorce de ses parents, de la naissance de sa demi-sœur, et ne reconnaît plus ses amis ou son petit ami. Lorsqu’elle retourne au lycée, elle n’arrive plus à être celle que les autres attendent. Doit-elle s’affranchir de son passé pour avancer ? Peut-elle se réinventer complètement ?

Un thème assez courant

L’amnésie est un thème finalement assez courant dans les romans ado ou adultes, et je le trouve plutôt intéressant, puisqu’il prive les personnages de passé, de repères, et les force à se réinventer. Celui-ci ne révolutionne pas le genre, mais il est plutôt bien mené, explorant les relations familiales, amicales et sentimentales de Naomi. C’est peut-être dans ce dernier domaine que le bât blesse, avec un inévitable triangle – que dis-je, un carré ! – amoureux. Ainsi, le roman est agréable mais peine à sortir de l’ordinaire.

Les personnages

Naomi est un personnage intéressant de par son évolution. C’est quelqu’un qui se découvre elle-même ou plutôt, qui se redécouvre. Néanmoins elle ne m’a pas toujours été très sympathique. Son amnésie l’amène à se centrer sur elle-même, quitte à être un peu égocentrique. Et sentimentalement parlant, elle manque cruellement de jugeote. En revanche j’ai beaucoup aimé Will, son meilleur ami, avec ses cadeaux originaux, sa manière d’être et de parler. Je n’ai pas trop adhéré aux personnages de James et Ace, chacun trop stéréotypé dans son genre.

L’écriture

Quant à l’écriture, elle est fluide, sans familiarité particulière ni lyrisme. C’est une écriture du quotidien, qui s’efforce de nous restituer les émotions d’une adolescent complètement perdue.

En quelques mots…

Ainsi, ce roman est plutôt agréable à la lecture mais manque d’originalité. J’ai aimé suivre l’évolution de ce personnage en reconstruction, mais Naomi ne m’a pas été très sympathique pour autant. C’est au final un roman assez ordinaire, pour adolescentes à partir de 13/14 ans, sans doute pas le meilleur titre de l’auteure.

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Avant tout, mon histoire est une histoire d’amour. Et comme la plupart des histoires d’amour, celle-ci met en jeu le hasard, la gravité et un coup sur la tête. Tout a commencé par une pièce lancée en l’air. La pièce est retombée côté pile. J’avais choisi face. Si les choses s’étaient passées comme je le voulais, il n’y aurait peut-être pas d’histoire. Juste un chapitre ou une phrase dans un livre dont le sujet général ne serait pas encore décidé. Peut-être ce chapitre aurait-il contenu le plus léger des murmures d’amour, mais peut-être pas. Parfois, on est obligé de perdre. »

« On oublie qui était branché et qui ne l’était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l’herbe. On les oublie tous. Même ceux qu’on disait aimer, et même ceux qu’on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu’on a suffisamment oublié, on aime quelqu’un d’autre. »

« J’étais heureuse pour papa, mais j’avais aussi la sensation d’être en train de le perdre. J’étais de nouveau le bébé dans l’étui de machine à écrire. Peut-être était-ce la vie, tout simplement ? Redevenir sans cesse orphelin. »
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Ce roman fait partie du challenge :

Challenge ABC 2015 : 26/26

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