samedi 3 décembre 2011

Ma vie a changé, de Marie-Aude Murail : un roman bonheur, à lire quand le moral est en berne


Ceux qui suivent ce blog savent que Marie-Aude Murail est un auteur que j’apprécie beaucoup. Après un grand coup de coeur pour Simple, qui m’avait littéralement emportée, j’ai décidé de relire « Ma vie a changé », que j’avais beaucoup aimé lorsque j’avais une dizaine d’années.

Dans ce roman, Marie-Aude Murail met en scène Madeleine. Cette documentaliste est la mère célibataire, débordée et légèrement désespérée d’un adolescent de douze ans, nommé Constantin. Sa vie familiale est un échec, elle a du mal à comprendre son fils, et le nouveau proviseur lui met des bâtons dans les roues. Mais un soir, alors qu’elle rentre chez elle, un entêtant parfum de muguet flotte dans son appartement. Son voisin lui laisse alors entendre que son elfe a pu trouver refuge chez elle. L’elfe, nommé Timothée, entre alors dans sa vie et la bouleverse profondément.

La magie a de nouveau opéré sur moi, j’ai été totalement charmée par ce roman. Je crois qu’il peut tout autant plaira aux adultes qu’aux adolescents. Ce personnage de mère un peu désespérée est très attachant, tout en ayant une certaine force comique. Constantin est une gentille caricature d’adolescent, qui fait sourire. Quant à Timothée, il est à la fois un être surnaturel, un enfant capricieux et un esprit malin.

Comme toujours, Marie-Aude Murail a construit une histoire dynamique et teintée d’humour. On rit, on est attendri, étonné. Dans ce roman, c’est avec les êtres surnaturels et les légendes, les croyances qui leur sont associées, que l’auteur s’amuse. L’histoire n’a rien de rationnel (même si Madeleine et son esprit cartésien se débattent un temps contre ce surnaturel) et pourtant, l’espace d’une heure ou deux, on a envie de croire aux fées, aux elfes, à la magie.

Car c’est là que réside le message du livre : la vie serait trop triste si l’on ne croyait qu’en ce que l’on a sous les yeux, ce que l’on peut voir, ce dont on peut prouver l’existence. Il est si agréable de mettre un peu de fantaisie dans sa vie, une touche de folie. Et c’est avec délice que l’on plonge dans ce monde où tout est possible, y compris exercer une sorte de magie vaudou sur un proviseur que l’on déteste !

Alors évadez-vous, lâchez prise et basculez dans ce roman. Accueillez un elfe sur le bord de votre lavabo, vous ne le regretterez pas !

Note : 4,5/5

Stellabloggeuse

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« Il se mit à jouer au foot entre les bols avec un grain de riz soufflé, fit de l’équilibre sur le manche d’une cuillère, patina sur la lame beurrée d’un couteau, lâcha des morceaux de sucre dans mon café du haut du plafond, avec cet intéressant commentaire :
-Bombardement de Maman ! Mettez toute la sauce !
Je finis par attraper un torchon pour le taper, comme on écraserait une mite.
-Pitié, je me rends !
Il atterrit sur la boite de Nesquick, les mains en l’air, et nous éclatâmes de rire, mon fils et moi. »

 «-Même Jean-François se pose des questions à mon sujet, dis-je, ce soir-là, à Timothée.
-Tu sais ce que j’en pense de Jean-François, me répliqua mon elfe, assis sur un verre à dents retourné.
-Et qu’est-ce qu’en pense Monsieur ?
-Caca boudin.
-Sot personnage, murmurai-je. Fais attention, tu vas glisser dans le lavabo.
Je commençai mon démaquillage, en ôtant le mascara de mes cils. Timothée suivait toujours ces manœuvres avec le plus grand intérêt. Les elfes ne se maquillent pas. »

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