mardi 13 novembre 2012

Un été dans l’Ouest, de Philippe Labro : plongée dans le Colorado des années 50

[Gallimard, 1988]

Voici un livre qui a rejoint ma Pile A Lire un peu par hasard, lors d’une vente de livres organisée par une bibliothèque : Un été dans l’ouest, de Philippe Labro. Ne connaissant pas l’auteur, j’ai été séduite par le résumé, qui évoquait le voyage. Et c’est un club de lecture autour du voyage qui doit avoir lieu cette semaine à Lyon qui m’a permis de le découvrir enfin !

Résumé 

Ce roman est la suite de « L’étudiant étranger », du même auteur, mais il n’est pas nécessaire d’avoir lu ce dernier. Le narrateur, dont nous ne connaissons pas le nom (ou alors ça m’a échappé), passe un été à travailler dans le Colorado, afin de débarrasser une forêt des insectes qui l’envahissent, mais surtout de gagner de l’argent pour poursuivre ses études en Virginie. Son voyage vers le Colorado et son été dans la forêt de l’Ouest vont lui faire vivre quelques évènements, et éprouver des émotions fortes qui le feront évoluer…

Un récit de voyage

Cette histoire est doublement celle d’un voyage, puisque le narrateur n’est pas américain : c’est un jeune français, et il a passé une année dans une université de Virginie avant de partir à la rencontre du Grand Ouest. Le voyage en lui-même, la route jusqu’au Colorado, est un peu rapide et n’occupe pas beaucoup de place dans le roman. L’auteur se concentre sur quelques évènements importants, et j’avoue avoir été légèrement frustrée. Néanmoins, l’envie de parcourir la route et des réflexions sur ce que cela implique sont présentes tout au long du roman. Mais globalement, l’été de notre étudiant passe très vite, et j’aurais parfois aimé que certaines choses soient un peu plus creusées.

Face à la nature

Arrivé dans le Colorado, le narrateur se trouve face à l’immensité de la Nature. En effet, nous sommes dans les années 1950, et l’Ouest n’est pas encore une destination touristique. Ainsi, notre étudiant se trouve face à une nature préservée et sauvage, qu’il contemple et qu’il nous fait admirer. Cette évocation de la nature, des grands espaces et du sentiment de liberté qui leur est lié m’a plu. Il rencontre aussi des hommes différents, plus bruts, plus authentiques peut-être, qui lui apprennent notamment les vertus du silence.

Les personnages

Le personnage principal est un jeune homme assez sympathique. C’est un étudiant qui se cherche encore, qui n’a pas trouvé sa voie, et qui trouve un début de réponse dans l’Ouest. Car au-delà d’un récit de voyage et d’un hommage à la nature, ce roman s’attache aussi à l’évolution de ce jeune homme, qui se découvre plus fort qu’il ne l’aurait cru, qui prend confiance en lui. Néanmoins, il m’aurait fallu en savoir plus à son sujet pour s’attacher à lui (peut-être dans ce cas aurait-il fallu lire le roman précédent ?). Mais surtout, j’aurais aimé avoir davantage de pistes de son évolution future à la fin du roman, je suis restée un peu sur ma faim.

Quant aux autres personnages, ils sont assez peu développés, nous ne faisons que les effleurer, même si certains se font remarquer, comme la fille Clarke qui initie le narrateur à la « Loi de la route ».

L’écriture 

L’écriture de Philippe Labro est de qualité, et ce roman a fait partie de la sélection du Goncourt l’année où il est sorti. J’ai particulièrement aimé sa manière de décrire la nature et les paysages. C’est une écriture plutôt grave, son histoire est une réflexion sérieuse et ne se prête pas à l’humour.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman que j’ai apprécié, notamment pour la présence de la nature et le cheminement interne du narrateur, mais j’ai été un peu frustrée sur plusieurs plans, par la brièveté de l’intrigue notamment. Néanmoins, si les grands espaces de l’Ouest vous attirent, je vous le conseille !

Note : 3/5

Stellabloggeuse
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Ce roman appartient aux challenges :


Bouge ta PAL : lecture n°3




Où sont les hommes ? : lecture n°16

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« Soudain, avec la violence des émotions premières, malgré la lassitude qui m’avait gagné au cours de l’interminable montée, j’ai reçu en plein visage un coup de fouet qui m’a fait oublier ce que je venais de subir. Devant nous, dans un air pur, dans un bouquets d’odeurs de sapins et de résine, de mousses et de sauges, s’étendait le plus beau pays du monde. C’était beau, parce que c’était immaculé. Parce que rien n’avait entamé ces espaces, ces montagnes, cette infinie verdure. Pour reprendre une émouvante phrase de la légende du peuple Apache, « la terre était comme neuve ». La terre, et le ciel. »

« Je sais, maintenant, que les grandes personnes vous imposent des rites de passage. J’avais désiré être confronté à ces épreuves, je m’aperçois que je suis capable de les surmonter les unes après les autres, comme tout le monde, puisque lorsque je ne peux surmonter, je contourne. Seul dans ma nuit, à la veille de ce lendemain que j’attends avec une si belle impatience, j’ignore encore que l’apprentissage ne s’arrête pas, mais que c’est ma garantie de durée, surtout si je veux, plus tard, écrire. Et si j’en apprends plus demain, cela, je ne le sais toujours pas. »

3 commentaires:

  1. Ohhh ça ma rappelle de vieux souvenirs très enfouis car mon père m'a parlé du bouquin de Labro, L'étudiant étranger mais j'ai un souvenir peu positif :/

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    1. Ouais, non, tu peux faire l'impasse. C'est un roman qui a beaucoup vieilli, je pense...

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    2. Ok j'ai déjà du Darieussecq, du Nothomb (-_-), du Ovaldé, et autres à lire alors euhh... :p

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