samedi 9 novembre 2013

Zouck, de Pierre Bottero : danse et anorexie

[Flammarion, 2004]

Après Les Mondes d’Ewilan qui m’a beaucoup plu le mois dernier, j’ai eu envie de lire encore un titre de Pierre Bottero, à quelques jours de l'anniversaire de sa mort (le 8 novembre). Mon choix s’est porté sur Zouck, qui est au programme du Big-Challenge.

Résumé

Anouck, dite Zouck, s’épanouit dans la danse et dans l’amitié qu’elle partage avec Maïwenn. C’est une jeune fille équilibrée, qui a une vie de famille saine et de bons résultats scolaires. Pourtant, un jour, à la faveur de quelques commentaires désobligeants, elle dérape et commence à s’étioler. Pour s’en sortir, elle ne peut même pas compter sur Maïwenn, préoccupée par une histoire d’amour passionnée avec un homme de quarante ans.

Le chemin sombre de l’anorexie

Pierre Bottero s’est attaqué ici à un sujet délicat, celui de l’anorexie. Maintes fois traité dans des romans pour la jeunesse, le sujet est cette fois abordé sous l’angle de la danse classique. L’auteur évoque la maladie avec pudeur, sans en faire trop mais sans cacher non plus sa violence pour le corps et pour l’esprit. Il restitue le mal-être de la jeune fille, son sentiment de ne pas exister face aux jolies blondes filiformes, elle qui se définit « quelque part entre le boudin et le canon ». Mon seul regret, c’est que les choses aillent un peu vite, tant dans le développement de la maladie que dans sa prise en main.
  
Un hymne à la danse

Ce roman fait également la part belle à la danse, puisque le personnage principal s’adonne à cette activité presque chaque soir. Zouck fait de la danse classique et du jazz. L’auteur évoque la plénitude que l’on peut ressentir en dansant, et maîtrisant son corps. Mais il met aussi en lumière le côté perfectionniste de la danse classique, qui pousse les danseuses à porter une attention démesurée à leur apparence si elles veulent sortir du lot. Il rappelle que rien ne devrait être plus important que le plaisir de danser.

Les personnages

Zouck est un personnage crédible et attachant de jeune fille « normale », qui souffre d'un sentiment d'invisibilité par rapport à des camarades plus exubérant. Elle suit les règles et s'applique à être une bonne élève. Sa créativité et ses rêves s'expriment dans la danse. Elle est entourée d'une famille aimante, même si elle se chamaille avec Laura, sa petite sœur de 10 ans. Maïwenn, beaucoup plus fonceuse et expansive, sa seule véritable amie, est indispensable à son équilibre

L’écriture

L'écriture de Pierre Bottero continue à faire merveille sur moi. Bien qu'un peu moins travaillée quand dans ses romans de fantasy, la langue est belle et l'auteur nous livre même quelques brides de poèmes très réussis. Il a très bien réussi à se glisser dans la tête d'une jeune fille, d'une danseuse qui plus est. C'est un vrai plaisir de le lire.

En quelques mots…

Ainsi, c'est un petit roman centré sur la danse et l'amitié, qui évoque l'anorexie avec pudeur et délicatesse. Le personnage principal est attachant et l'on suit son évolution avec intérêt. L'écriture est toujours aussi plaisante. Mon principal regret concernant ce roman, c'est qu'il est court, et que l'intrigue se développe et se résout trop rapidement à mon goût.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :


 Big Challenge 2013 : 9/10


 Baby challenge jeunesse 2013 : 11/20

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« En jazz, la mode veut que nous portions des tenues décontractées du genre short et tee-shirt, voire bas de jogging et pull en laine quand il fait froid. Look et confort sont les mots-clés. En classique, c’est différent. L’apparence est reine. Les canons très stricts de la perfection physique sont de rigueur. Justos moulant, cache-cœur de maille, chignon imposé, tout est fait pour mettre en valeur la sveltesse des corps, les formes longilignes et les traits épurés. »

« La musique était une onde qui me portait. Toujours plus haut. Je me sentais légère, presque éthérée. J’avais la sensation que mes gestes pouvaient s’affiner jusqu’à devenir parfaits, que le concept d’harmonie devenait accessible. Chaque mouvement me libérait d’un poids, d’un souci, d’une rancœur, je n’étais plus qu’équilibre et envol. »

« Savez-vous ce que ressent un oiseau lorsqu’un chasseur lui tire dessus, lorsque son corps percé de mille blessures ne lui répond plus, lorsque ses plumes arrachées par les plombs tournoient dans le ciel autour de lui, lorsque ses ailes brisées pendent, inutiles ? Il souffre. Il souffre et il tombe. »

1 commentaire:

  1. Moi aussi, j'avais lu ce petit roman il y a longtemps et j'avais été bouleversée.

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