mercredi 21 octobre 2015

A comme association, tome 4, de Pierre Bottero : Le subtil parfum du soufre


*Attention, il s’agit du tome 4 d’une série, présence de spoilers sur les tomes précédents.*

Depuis quelques mois, je grignote un à un les tomes de « A comme association » du tandem Erik L’Homme / Pierre Bottero, pas trop vite, car il n’y en a que huit… J’avais particulièrement apprécié ma découverte d’Ombe dans le tome 2, j’étais donc curieuse de la retrouver ici. Et j’ai bien sûr ouvert ce tome 4 avec un sentiment tout particulier, un pincement au cœur, sachant qu’il s’agit du dernier titre écrit par Pierre Bottero, envoyé à son acolyte deux jours avant sa mort…

Résumé

Après sa mission un brin tapageuse auprès des gobelins, Ombe est chargée par l’Association de recueillir des informations sur un mystérieux trafic de drogue, orchestré par les vampires et assuré par les garous… En toute discrétion évidemment, ce qui, avouons-le, n’est pas sa spécialité ! Mais c’est un tout autre piège qui guette Ombe…celui de l’amour. Et si son corps est incassable, ce n’est peut-être pas valable pour son cœur…

Rythme et humour

Sur le plan de l’intrigue, on en apprend un petit peu plus sur le trafic de drogue qui affecte le comportement des anormaux, et sur celui qui tire les ficelles. Beaucoup de questions demeurent encore, mais il reste quatre autres tomes pour les éclaircir. L’histoire est contée sur le même mode que dans les tomes précédents : du rythme et de l’autodérision. Impossible de résister à ce mélange, les pages se tournent toutes seules !

Un tome émouvant

Ce tome est pour moi le plus abouti des quatre premiers, et le plus émouvant également. Le fait que l’on ne puisse s’empêcher de penser à l’accident de Pierre Bottero chaque fois qu’Ombe enfourche sa moto n’y est pas pour rien. Sans parler de ce final qui vous prend à la gorge rétrospectivement… Néanmoins, il y a autre chose d’émouvant dans ce roman. Pour la première fois, on délaisse le côté léger de l’intrigue fantastique pour pénétrer au cœur des sentiments d’Ombe, et on n’en ressort pas indemne. On vit avec elle la beauté et la dévastation du sentiment amoureux.

Les personnages

Le personnage d’Ombe, qui se dévoile enfin, est pour beaucoup dans l’intensité de ce tome. Elle nous laisse voir ses failles, ses doutes, au travers de sa carapace qui se fissure. On comprend mieux sa difficulté à se lier aux autres, et on voudrait apaiser sa solitude. C’est un personnage très touchant, que je vais avoir du mal à laisser partir.

L’écriture

Que dire ? Bottero is Bottero (et non, je ne me résigne pas à employer le passé). C’est fluide, c’est beau, c’est drôle, c’est réaliste dans les dialogues, c’est précis dans les descriptions. C’est du bonheur, en somme.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un tome qui continue dans la lignée des trois précédents, avec une intrigue fantastique menée tambour battant avec beaucoup d’humour, et cette écriture envoûtante. Mais c’est surtout un tome doublement émouvant, de par la fragilité d’Ombe, et ce sentiment de fin qui étreindra tout admirateur du grand Pierre Bottero. Lire ce 4e tome à l’aube du 6e anniversaire de sa mort était aussi un moyen de lui rendre hommage. Merci l’artiste !

Note : 4,5/5
Stellabloggeuse
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« -M’en fous ! La prochaine fois je lui pèterai la gueule !
-C’est pour ça que je pense que tu as le diable en toi. J’enseigne depuis…longtemps. Je n’ai jamais vu ça. Il aurait fallu qu’il te tue pour que tu renonces.
-Non.
-Quoi non ?
-Me tuer n’aurait pas suffi. »

« Je lui ai sauvé la vie, il a volé la mienne. Il a ouvert pour moi des portes cachées, des portes verrouillées, des portes inaccessibles. Il a dévoilé des horizons lumineux et des possibles exaltants. Il m’a guérie de blessures que j’ignorais porter et, pour finir, m’en a infligé de nouvelles que je suis incapable de supporter. »

« Sur une avenue déserte, ma Z1000 fonce à une allure totalement répréhensible. Son phare troue la nuit et les immeubles autour de nous défilent, de plus en plus vite. Jasper a passé ses bras autour de ma taille et fait corps avec moi. Je sais qu’il a fermé les yeux et savoure l’instant.
Comme moi.
Confiant.
Comme moi.
La vie mérite d’être vécue.
Toujours. »
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Ce roman fait partie du challenge :

New Pal 2015 : 12/75

2 commentaires:

  1. c'est fou comment on ressent la plume de Bottero dans les citations que tu as mises... Voilà longtemps que j'ai commencé A comme association et que je n'ai toujours pas fini...il faudrait que je m'y replonge et acquière les tomes qui me manquent !

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    1. J'en ai encore des frissons, ce tome est tellement fort, et il lui ressemble tellement. J'ai l'impression qu'il avait mis beaucoup de lui en Ombe. Vraiment, je t'encourage à continuer ;)

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